«Secoue les murs froids de l’église du monde, qui essaient Te cacher dedans, puisque Tu n’habites pas dans des maisons faites des hommes! Tu habites dans Ton temple, dans l’homme qui croit en Toi, Seigneur, car le ciel et la terre sont le trône et Ton marchepied. Quelle maison puisse-t-il encore Te bâtir, l’homme? Réveille celui qui dort, pour qu’il enseigne les hommes ce que cela signifie église, ce que cela signifie orthodoxie, Seigneur!»
(Parole de Dieu, discours du Saint Jean Baptiste le 7/20 Janvier 1997)
Depuis toujours Dieu s’est manifesté d’une manière antinomique, souvent même paradoxale en apparence, c’est pourquoi l’homme, sauf de petites exceptions, ne L’a jamais compris; et puisqu’il ne L’a pas compris, il a toujours été en opposition avec Lui. Ses œuvres sont en même temps simples, réalisées avec économie et ergonomie et complexes–(les lois de l’interaction universelle, la similitude d’organisation entre le macrocosme et le microcosme, l’interpénétration entre le monde visible et celui invisible, et leurs mystérieuses liaisons: corpuscule-onde, photon-énergie, matière, électricité-magnétisme etc.). Ses enseignements sont faciles, mais aussi difficiles: faciles car ils promeuvent le naturel de l’amour, de la moralité, de la vie sainte et simple; et difficiles parce qu’elles pèsent sur les consciences orgueilleuses, individualiste des hommes. Ses lois sont en même temps immuables, mais aussi dans un permanent perfectionnement ; ils sont immuables parce qu’ils sont construits sur des vérités fondamentales, mais aussi perfectibles, car ils sont déchiffrés graduellement chaque fois dans une forme adaptée à la possibilité d’assimilation et de compréhension de l’homme (cette dernière montrant elle-même une lente évolution positive).
Dieu n’est jamais absent, et Ses représentants (les anges de la terre et des cieux) n’ont pas de libertés absolues. Il n’est pas mort, tel que Nietzche le croyait, Il ne dort pas, ll n’est pas fatigué, mais Il se repose dans l’homme, si celui-ci L’accueille chaleureusement dans son cœur. Il travaille toujours: «Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent et J’œuvre Moi aussi» (Ev. Jean, 5/17). Dieu a des ennemis:
– le diable et ses serviteurs;
– l’homme indifférent et méprisant;
– l’homme qui veut Le substituer sur la terre (antéchrist).
Dieu propose une finalité à cet état de choses, où le bien et le mal coexistent, selon la volonté de l’homme du début. Sa réalisation a commencé juste après la chute de l’homme et elle s’est déroulée en étapes:
– la promesse (v. Genèse, 3/15);
– le choix d’un peuple de la promesse, celle qui a été faite à Abraham (v. Genèse, 22/17);
– la Loi apportée sur la terre (v. l’Exode, 20/1-17);
– les prophètes, qui devaient maintenir en vie la flamme de la foi pure;
– le Messie et Son sacrifice, Qui amène le salut objectif dans le monde et vide l’enfer des âmes des justes, qui attendaient depuis des siècles la venue du Christ; le dragon ancien, qui est le diable et satan, a été lié pour mille ans (v. Apocalypse, 20/2);
– le Saint Esprit et l’institution de l’Eglise à la Pentecôte;
– L’Ascension et le siège à la droite du Père: prémisse du deuxième avènement dans la gloire Impériale;
– mille années de témoignage de ceux martyrisés, «décapités pour le témoignage de Jésus et la parole de Dieu, qui refusèrent d’adorer la Bête et son image, (de se faire marquer sur le front ou sur le main)» (Apocalypse, 20/4). Durant ce temps ont eu lieu des événements tragiques, inscrits dans l’histoire: le calvaire de l’église primaire, les persécutions, les martyres, tout comme les victoires de l’Eglise du Christ par les sept Synodes Œcuméniques (entre 325-787 ère chrétienne);
– l’année 1054, lorsqu’il a eu lieu le grand schisme dans l’Eglise, quand le diable a été déliée pour quelques temps (v. Apocalypse, 20/3);
– l’empire de mille ans des saints: «ils revinrent à la vie, et ils se régnèrent avec le Christ pendant mille ans» (Apocalypse, 20/4), mais aussi mille ans d’obscurité pour le monde, à la suite du schisme de l’année 1054: le protestantisme, l’offensive de l’islam, l’inquisition, la guillotine, l’illuminisme, la dictature prolétaire, le fascisme, la maçonnerie, le néo-protestantisme, les courants démoniques, les guerres mondiales, les holocaustes, les génocides etc.;
– La fin des milles ans de l’empire des saints, quand satan «sortira séduire les nations […] ils investiront le camp des saints, la Cité bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora» (Apocalypse, 20/8,9);
– la deuxième venue du Seigneur (v. Ev. Matthieu, 24/30), (v. Apocalypse, 22/12), qui apporte sur la terre le salaire payé à chacun, en proportion de son travail, mais aussi le salut des justes;
– la résurrection des morts (v. Apocalypse, 20/12,13);
– l’accueil du Seigneur par un peuple immaculé («heureux ceux qui lavent leurs robes…» – Apocalypse, 22/14);
– l’appel du Christ pour Ses croyants («l’Esprit et l’épouse dissent: „Viens!“» – Apocalypse, 22/17);
– «et on ouvrit Ces livres […] et les morts furent jugés […] chacun selon ses œuvres» (Apocalypse, 20/12,13);
– «et Ses serviteurs Le serviront» (Apocalypse, 22/3).
C’est pourquoi, l’homme doit s’observer soi même, pour voir s’il est préparé pour la rencontre avec le Christ. Chaque individu responsable doit répondre à soi même avec sincérité à quelques questions fondamentales:
Les questions peuvent être suivies de réponses négatives ou positives. Celles négatives n’invitent pas seulement à une méditation profonde, mais aussi à l’action. Par exemple, une réponse de genre „J’appartiens à l’Eglise Orthodoxe“, à la troisième question, c’est seulement une prémisse nécessaire, mais pas suffisante pour le salut, si la réponse à la huitième question reste incertaine. Ce n’est qu’en répondant à la 6-e question par „Je vis conformément à la volonté de Dieu“, que je puisse avoir la certitude de la rédemption. Un autre exemple: la réponse „Je fais le bien et j’évite le mal“, à la 5-e question ne cantonne pas obligatoirement le bien dans la sphère du nécessaire. Le bien est utile seulement s’il est fait au nom du Christ, même s’il, apparemment, est applicable à la création.
La suite d’une introspection doit être donc l’action qui suppose un changement qualitatif substantiel: „Je ne peux continuer ainsi; je dois faire quelque chose“. Celui qui n’est pas dans l’esprit d’église, il doit y entrer et y rester, puisque l’église a l’esprit de Dieu, car l’église appartient aux saints, dont notre Seigneur affirme que: «Les saints ont l’esprit de Dieu et tous ils vivent en Moi et Me ressemblent et attendent que J’arrive avec vous, les plus petits, que J’arrive jusqu’à Mon jour et le leur, jour de l’accomplissement des temps, le jour du Seigneur» (Parole de Dieu, le 20 juillet /2 août 2001). Et si l’église n’a plus l’Esprit de Dieu, on doit chercher ce qui L’a éloigné. Celui qui ne vit pas dans la volonté de Dieu, mais dans la sienne, celui-ci doit travailler à modeler sa volonté, celui qui a deux maîtres (Dieu et mamon-l’esprit de ce monde), doit renoncer à celui qui amène la mort, puisqu’il ne peut servir à deux maîtres (dont un est porteur de mort) et de rester vivant. C’est ainsi que:
– il choisira de servir exclusivement à Dieu;
– il appellera Son nom («et Viens, Seigneur Jésus!» – Apocalypse, 22/17);
– il cherchera le peuple de Dieu, celui immaculé (qui attend Dieu) pour le prendre comme modèle.
Mais qu’est-ce que cela signifie peuple immaculé? Comment sera-t-il reconnu entre tous ceux qui se nomment chrétiens?
Ce peuple vit déjà pour et dans le Royaume de Dieu, car ses chrétiens le portent dans leur cœurs:
– ils vivent comme les anges dans les cieux, qui ne se marient pas (v. 1 Corinthiens, 7/29);
– ils „fuient“ le monde et ses tentations, car l’amitié avec le monde c’est inimitié avec Dieu, et le maître de ce monde est le diable (v. Ev. Jean, 14/30; 16/8);
– Ils accomplissent la volonté de Dieu en ce qui concerne la nourriture (v. Genèse , 1/29) , la tenue vestimentaire de tous les jours (v. 1 Corinthiens, 11/6) et la conduite (v. 1 Corinthiens, 5/9-11).
Mais qui enseignent ces chrétiens de cette manière ? Les Saintes Ecritures, premièrement, comme nous l’avons déjà montré, par les ordres bibliques mentionnés, et ensuite la Parole de Dieu, par Son attention pour ceux qui le reçoivent avec de la foi et de l’amour.
Depuis l’année 1934 déjà, s’attribuant le titre de „saints des derniers jours“ (bien que sans raison, vu leurs enseignements égarés) les mormons ont eu l’intuition d’une demande impérieuse: la sainteté, qui manquait dans les églises chrétiennes du temps, qu’ils nommaient „apostâtes“. On ne parle ici pas seulement d’une étiquette propre à la sagesse timide, ayant soin de ne pas provoquer des occasions de punitions, mais il s’agit de la pureté de corps, d’âme et d’esprit qui se constitue en demeure lumineuse pour l’Esprit Saint dans l’homme. L’idée de sainteté, vieille comme l’humanité, seule illustration de la vie vers la réconciliation avec Dieu, est tombée dans la désuétude dès que les églises du monde ont commencé à coqueter avec l’idée que le péché est une manifestation naturelle, inévitable, de la vie, contre laquelle la lutte est continue, chaque victoire signifiant le début d’une nouvelle défaite. L‘inefficacité de cette lutte menée à contre cœur par les églises, et surtout à leur propre compte, en ignorant quelque fois d’une façon délibérée, le possible apport des armées célestes, à vaincu l’enthousiasme des peux qui avaient goûté la douceur du royaume des cieux, et, apportant, en échange, indifférence, déception et refoulements.
Bientôt, les théologiens chrétiens ont commencé à se poser des questions rhétoriques: „Y-a-t-il encore quelqu’un sans péché?“, en présentant en ce sens des arguments de la Sainte Ecriture (v. I Jean, 1/8-10; Jakob, 4/17), pour offrir ensuite à dégouter la pomme empoisonnée du défaitisme: «Le Christ est-Il venu pour les justes ? Ou pour les pécheurs, pour les appelés à la repentance?» (v. Ev. Matth, 9/13). Ils ont tiré donc la conclusion que l’église n’est pas formée de saints seulement, mais nécessairement de pécheurs aussi. Malheureusement, les réalités de la vie paraissaient confirmer pleinement leur raisonnement, mais ne dévoilaient pas en même temps leurs propres fautes: la superficialité, la négligence, l’infatuation et surtout leur propre penchant vers le péché, ce qui mène à la séparation de Dieu et à la confusion de l’esprit. Or, cette confusion de l’esprit donnait naissance à un raisonnement vicieux, où le péché apparaissait comme un attribut inévitable et eternel pour l’humanité.
En réalité le péché n’a pas de caractère inévitable qu’avant la venue dans le monde du Fils de Dieu, Celui Qui est sans péché, «Qui s’est donné pour nos péchés, et Il est ressuscité pour notre correction» (Romains, 5/12), faisant ainsi «que la grâce régnât par la justice» (Romains, 5/21). Devant ce sacrifice, l’homme doit s’incliner et se décider: «Demeurions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde?» (Romains, 6/1). Le saint apôtre Paul, répond promptement indiquant l’option du détachement clair du péché, comme étant autant possible qu’irréversible: «Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivions nous encore dans le péché?» (Romains, 6/2).
Saint Chiril d’Alexandrie montre que «c’est seulement en nous appropriant l’état de sacrifice de Christ que nous pouvions entrer chez le Père. […] Jésus Christ est holocauste, c’est à dire en entier, non en parti, en s’offrant comme saint Chrême à Dieu le Père. C’est par cela qu’Il est en vérité le Saint des Saints. Mais nous, nous sommes nous aussi sanctifiés en Lui» (Galphira. P. G., 69, col. 545-552).
L’église devient pas seulement un objectif de la sainteté qui est versée des cieux, de Dieu, mais aussi le lieu où les chrétiens peuvent cultiver leurs vertus: «Notre sacrifice, comme renoncement aux péchés – les formes variées de l’égoïsme – prenent la forme des vertus: C’est pourquoi l’Eglise est aussi le lieu ou on cultive les vertus, avec des ouvertures aimantes vers Dieu, selon la ressemblance au Christ, Qui est „L’être des vertus“» (Pr. D. Stăniloae, „La Théologie dogmatique orthodoxe“, Ed. I.B.M. de B.O.R., Bucarest, 1978, vol. II, pag. 221).
Dans ce contexte, les apologistes des vies partagées (entre le monde et Dieu; et autrement dit, entre le péché et l’aspiration continue, mais inefficace vers la sainteté), ceux qui prêchent une église des „tièdes“, oubliant son amer payement (v. Apocalypse, 3/15-16), ils soutiendront que l’église est une pépinière „d’aspirants à la sainteté“, des „malades qui ont besoin de médecin“, et ils vont poser des questions: „Est-il besoin de créer une église séparée du monde, une église des «saints»? Qui nous a mis de juger sur les autres, pour les classifier en hommes saints ou pécheurs? Ceux qui se croient «saints» ne tombent-t-ils pas automatiquement de la sainteté, pour leur simple opinion, en fait option claire vers le péché de l’orgueil, dans lequel étant tombés, ils s’autoproclament «les élus»?“.
Il est vrai que Jésus Christ est venu pour les pécheurs, mais pas pour qu’ils restent pécheurs, mais pour parvenir à naître à nouveau, naissance qui les rend des fils, et en cette qualité ils peuvent participer à la Cène Eucharistique, c’est-à-dire qu’ils sont vivants dans l’église. Celui qui n’est pas digne de prendre le Corps et le Sang du Seigneur, celui-ci est mort dans l’église, même s’il se croit vivant (v. Ev. Jean , 6/53-58). Celui qui prend le Corps et le Sang du Seigneur, sans en être digne, le fait pour sa propre condamnation et mort (v. I Corinthiens, 11/27-30). Jésus Christ à prêché à tous Sa parole, mais Il a donné Son Corps et Son Sang à Ses disciples seulement, et Judas l’Iscariote ayant le péché de la convoitise, il a pris la miette pour sa mort. Et encore, ils avaient tous reçu la parole, par laquelle ils ont été lavés mais pas tous étaient purs (v. Ev. Jean , 13/11). Paradoxalement, même la prière „Notre Père“, si bien connue que les pickpockets l’invoque aussi avant „d’arranger“ leurs victimes, c’est une prière destinée seulement aux disciples de Jésus Christ. Seulement ceux qui sont pour de vrai des disciples, arrivent à la hauteur de leur Maître et reçoivent la qualité de fils et, une fois arrivés à cette qualité et uniquement de cette position, ils ont le droit de prononcer la prière „Notre Père“.
L’église est le Corps du Christ tant qu’elle reçoit, dans la pureté, Son Corps et Son Sang par la Sainte Eucharistie. Mais, si elle Les reçoit comme Judas, elle aura, inévitablement, son destin: alors ses membres sont des sarments secs, que l’on coupe et jette au feu (v. Ev. Jean, 15/5-6).
Mais Dieu garde toujours une église formée de sarments qui ont resté dans la vigne, puisqu’Il a promis qu’Il restera avec les Saints jusqu’à la fin de l’âge (v. Ev. Matth., 28/20).
La sainteté n’est donc pas une prétention exagérée et impossible. Elle est une nécessité formulée par Dieu dès le début du monde visible: «Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder» (Genèse, 2/15). Le garder de qui, vu qu’il n’avait pas d’ennemis? Il devait le garder de sa chute de la sainteté, de la souillure par le péché de la désobéissance.
Ensuite, après la réception de la Loi, Moïse a renouvelé l’exhortation de Dieu à la sainteté: «Vous serez pour Moi des hommes saints!» (Exode, 22/31); «Je suis l’Eternel, votre Dieu; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car Moi Je suis saint» (Lévitique, 11/44), «Vous serez saint, car Je suis saint» (I Pierre, 1/16).
Mais, comment se réalise la sanctification ? on la réalise par la parole de Dieu: «Sanctifie-les par Ta vérité, Ta parole est la vérité. […] Et Je Me sanctifie Moi-même pour eux, afin qu’eux soient sanctifiés par la vérité» (Ev. Jean, 17/17-19). La sainteté n’est donc pas l’option d’une élite, et sûrement pas un privilège réservé à la caste des prêtres. Tout le peuple reçoit la parole de Dieu et tous sont appelles à la sainteté: «Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstinent de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son Maître, propre à toute bonne œuvre» (II Timothée, 2/21).
La sanctification de l’homme c’est l’accomplissement de la volonté de Dieu: «Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification, c’est que vous vous absteniez de l’impudicité, c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté. […] car Dieu ne nous pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification» (I Thessaloniciens, 4/3,4,7).
Par conséquent, puisque les saints n’appartiennent pas à un autre monde, ils ne doivent pas être détachés de notre vie, car dans ce cas- là, il existerait la tendance de respect superficiel, qui se manifesterait nécessairement par la distance, une distance qui séparerait pour toujours le monde vu de celui invisible. Ils sont une réalité vivante et ils sont avec nous et parmi nous, à condition que nous ayons la pureté des sens et de la vie pour pouvoir les découvrir et surtout ne pas les éloigner de nous. L’église des saints devient une réalité si nous gardons sur nous l’œuvre de Dieu, qui sanctifie: «Que le Dieu de paix vous sanctifie, Lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit comme irrépréhensible, lors de l’avènement du notre Seigneur Jésus Christ» (I Thessaloniciens, 5/23). Voilà donc, la sanctification ne manque pas de motivation, d’orientation et de finalité: la perspective de la sainteté est la rencontre avec le Christ à Sa deuxième venue. L’église des saints est donc, la mariée qui se prépare avec l’huile sacrée dans la lampe, et avec des habits immaculés pour accueillir l’Epoux (v. Ev. Math, cap. 25).
En même temps, la sanctification est une œuvre propre au Saint Esprit. L’homme est appelé seulement à préparer son champ, le rendre accueillant et chaud pour la semence de la parole de Dieu: «Voilà venir le temps de l’Ecriture qui dit: tous seront comblés alors de la connaissance du Saint Esprit et on ne se demandera plus entre frères: „Qu’est-ce que Dieu a dit ou répondu?“, car, toute chair sera remplie de la connaissance du Saint Esprit et alors toutes les choses cachées seront rendues claires» (La parole de Dieu, 10/23 juillet 1991), (Jérémie, 31/34); puisque la parole de Dieu est pour les spirituels pas pour les indifférents et les naturels: «Les paroles de L’Esprit Saint sont pour les spirituels, pour ceux qui ont l’Esprit Saint en dedans, descendu de Dieu; pour ceux qui sont couverts du Saint Esprit et travaillent Ses mystères au milieu des hommes» (La Parole de Dieu, le 24mai/6 Juin 1993).
Comment l’Eglise du monde a-t-elle reçu l’appel de l’Esprit vers la sainteté? Comme nous avons déjà vu il y a certains qui ont considéré la séparation du péché comme impossible. „Il s’est sauvé même le malfaiteur de la croix, qui a commis tant de crimes, d’autant plus nous, qui n’avons tué personne, puisqu’elle est grande la miséricorde de Dieu“ – essayeront-ils de s’encourager. Il est vrai que Dieu est miséricordieux, mais aussi qu’Il jugera avec droiture selon la justice. Le malfaiteur de la croix s’est repenti et il n’a plus commis de péchés, car il est resté sur la croix. Or, les pécheurs; indulgents envers eux-mêmes, ne veulent pas rester sur la croix pour crucifier ainsi leurs péchés. Zachée, le publicain a été pardonné, mais il n’a plus péché. De même Maria de Magdala. La condition du pardon est donc, la mort par rapport au péché. Il y a d’autres qui ont essayé de montrer qu’on pourrait réaliser une réconciliation entre le péché et la sainteté, comme si on pouvait conserver la clarté de la lumière, la plongeant dans l’obscurité, sous le boisseau. D’autres encore sont plus pharisiens en déclamant démagogique qu’ils appartiennent à une église nommée „une, sainte, universelle et apostolique“ qui automatiquement les sanctifie. Ils oublient délibérément que:
– depuis longtemps déjà l’église n’est plus une, mais plusieurs, même si elles se complimentent les unes les autres avec l’appellatif „de sœurs“;
– l’église sainte de la terre a été conquise par la clique des pécheurs, qui l’ont occupée et ont chassé les saints dans l’Eglise du ciel, au lieu (disait-ils) „qui leur est dû“;
– l’apostolicité a été elle aussi transférée, en même temps que les apôtres et les prophètes dans le monde invisible;
– la synodalité reste seulement occasionnelle, et de toutes façons, elle a été volée des églises locales de Jésus Christ et appropriées par les églises institutionnalisées, organismes-fantômes, qui, après avoir „conquis“ le monde et s’y totalement mélangé, sont devenues „universelles“, c’est-à-dire du monde.
Mais Dieu ne Se laisse pas méprisé à l’infini (v. Galates, 6/7) . A l’accomplissement du temps et des prophéties Il a sonné de Ses trompettes apocalyptiques, pour réveiller le monde de la confusion et de l’insouciance. Sa parole est à présent entendue jusqu’au bout du monde et appelle à la cène du Fils d’Empereur ceux qui sont dispersés aux carrefours; Elle les appelle à s’habiller dans la sainteté, en habits de noces et venir à la cène: «Oh, enfants de Jérusalem descendue avec Moi par cet ouvrage! Me voilà avec vous en parole. […] Voilà, j’ai sonné et Je vous ai cueilli de vos lieux pour être ensemble et diner de nouveau. […] Moi, Je suis l’Epoux et vous êtes Ma vraie mariée, celle avec la lampe allumée, celle sage, qui sait de Moi comment veiller, comment s’habiller et qui doit l’habiller» (Parole de Dieu, le 15/28 août 1993).
L’appel trouve, donc, son écho seulement dans celle élue, la mariée du Christ, l’Eglise la nouvelle Jérusalem, qui vit la foi qu’elle prêche et c’est pour cela qu’elle est la mariée-même, la vraie, qui garde la lampe de l’amour allumée, celle qui est enseignée et enseigne à veiller, à attendre le Christ, comment se revêtir du Seigneur Jésus Chris (v. Romains, 14/14) (en prenant le heaume du salut et la cuirasse de la justice) et qui le revêtir (le sacerdoce nouvellement consacré par la grâce). En échange, l’insouciance des prêtres de l’église du monde a éloigné les hommes de la sainteté et de la vérité: «Et J’ai commencé à crier, à regarder et à voir en chemin les pauvres et les boiteux, et les muets et les «égarés et les lépreux, mais ils ne savaient pas comment venir, ils ne savaient plus le sentier, du moment que ceux qui les enseignaient, ne veillaient plus avec Dieu et ne savaient plus que l’Epoux doit venir» (Parole de Dieu, 15/28 août 1993).
En effet, certains pasteurs des églises du monde prêchent une attitude d’indifférence vis-à-vis du moment de la rencontre avec le Christ, moment que «personne ne connaît, que le Père», disent-ils, en citant correctement des Ecritures, mais en les interprétant tendancieusement, car les mêmes Ecritures disent: «Moi et le Père Nous sommes Un» (Ev. Jean, 10/30). Leur motivation pourrait être toute autre: pas tant l’observation scrupuleuse de l’esprit de l’Ecriture -et surtout sa lettre- que la crainte d’être surpris dans un état de coupable, manque de préparation pour le deuxième avènement du Seigneur. On pourrait encore croire que l’attitude de l’éloignement apparait sous l’influence de certaines prophéties hasardées, faites par des sectes, qui le long de l’histoire ont „prévu“, successivement, de nouvelles dates précises pour „la fin du monde“, et que chaque fois, ne se sont pas accomplies. Voilà ici une tragique conséquence de la séparation de Dieu de l’homme de l’église, jusqu’à ce qu’il ne Le reconnaisse plus lorsqu’Il vient Se présenter Lui-même. Quelle distance par rapport à la disponibilité immédiate et totale d’Abraham: «Seigneur, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, veuille ne pas passer près de Ton serviteur sans T’arrêter!» (Genèse, 18/3); celle de Moïse: «Me voici, Seigneur!» (Exode, 3/4); ou celle comblée d’humilité de David: «Qui suis-je, Seigneur, Mon Dieu, et quelle est ma maison, pour que Tu m’aies mené jusque là?» (II Livre de Samuel, 7/18 ; II Rois 7/18) ; celle de Jérémie: «Ah! Seigneur, Mon Dieu, vraiment, je ne sais pas parler, car je suis un enfant» (Jérémie, 1/6); celle de Saul de Tarse: «Seigneur, que veux-Tu que je fasse?» (Actes des Ap., 9/6); celle de sainte Virginia: «Voilà, Seigneur, je Te donne un œil; retourne pour le prendre!» (Citation de la Vie de Sainte Virginia). L’insouciance des prêtres a encouragé aussi l’insouciance de ceux habitués déjà à se consoler les uns les autres par le dit: „Bois et mange bien aujourd’hui, car demain, on ne sait jamais!“.
Tout comme au temps de Noé, les gens d’aujourd’hui mangent et boivent, font la noce sans se soucier du retour du Christ, cette fois-ci comme juge du monde. L’œuvre hostile à Dieu s’attaque à la préparation de la victoire céleste sur la terre, par les serviteurs de l’antéchrist qui amènent la tromperie sur la terre et exhorte l’homme à la souillure: «Il n’aime pas la sainteté l’antéchrist; il ne l’aime pas, car la sainteté ne le laisse pas vivre selon ses envies, son goût de grandeur, dans la débauche» (Citation de la Parole de Dieu, du 15/28 août 1993). L’antéchrist, habillé de vêtements ecclésiastiques et déguisé en serviteur de Dieu, a accompli la prophétie sur le péché du reniement de la foi, «en voulant accomplir lui-même les Ecriture de Nouvelle Jérusalem entre le ciel et la terre. Mais il est aveugle et sans esprit et ne sais pas que les Ecritures sont pour les saints, non pas pour lui, car pour lui il y a les malédictions des Ecritures» (Citation de la Parole de Dieu, le 28 sept. /11 oct. 1998).
Les serviteurs des églises du monde n’ont plus l’habitude de sanctionner le manque de sainteté. Autrefois, même les appelés, les catéchumènes (qui, de toute façon, suivaient une „cure de désintoxication“ des péchés), devaient quitter les services religieuses lors des moments solennels, de grande sainteté: «Que les appelés sortent! Que tous les appelés sortent, que personne de ceux qui sont appelés ne reste!» (St. Liturgie de Jean Hrisosthom), c’est ainsi qu’ils y restaient seulement les croyants, c’est-à-dire les saints. C’était pour eux que l’on préparait l’appel «Prenons garde, les Saintes on les donne aux Saints!», ce qui voulait dire que l’on administrait la Sainte Eucharistie aux Saints et non pas aux pécheurs. C’est pourquoi, à présent, le comble de la défiguration dans la responsabilité des prêtres est atteint dans l’insouciance et la légèreté avec les quelles on distribue la Sainte Eucharistie, en bloc, sans un minime examen de conscience, au troupeau de chrétiens conformistes-ritualistes, habitués à passer le seuil de l’église à Noël et aux Pâques. L’insouciance a mené à la conquête territoriale que l’impureté du monde a fait à l’intérieur de l’église, par l’inconstance des prêtres ordonnés pour le troupeau du Christ: «…qui ont permis au césar de marcher sur l’ordre du Seigneur, jusqu’à ce qu’il a anéanti la pureté et la sainteté, celle de l’église, jusqu’il a ébranlé tout ce qui a été bien fixé par les parents, et les serviteurs de l’église, qui se sont laissés achetés par les choses du monde, et ensuite totalement engloutis de tout ce qui est en œuvre aujourd’hui, et le Seigneur, ils L’ont trompé» (citation de la Parole de Dieu, le 15/28 août 1993).
Il y a ici, dans la Parole de Dieu, un dévoilement de la décadence graduelle des serviteurs de l’église, tout d’abord dans la dégustation des tentations, soi-dites „innocentes“, du monde, puis dans des compromis avec le monde et, en fin, dans la trahison du Christ, en Le vendant eux aussi, comme Judas. La dégradation du sacrement de la confession (qui est devenue la plus vendue des sacrements, sous tous les aspects possibles), l’engagement dans les services de la police politique communiste athée, l’achat des dignités ecclésiastique, ou même la vente des services religieux – qui devraient être gratuits, même si le prêtre est soutenu par ses paroissiens – ce sont là quelques formes que cette trahison a prises.
Mais le Seigneur S’est choisi un peuple saint, le nouvel Israël, pour qu’il soit Son outil avec lequel «Il va semer de nouveau comme au début, et il va se montrer de nouveau l’Eden, le Saint et pur et incorruptible». Le peuple de la Nouvelle Jérusalem est un peuple à sceau céleste, peuple appelé à s’embarquer sur «l’arche de la sainteté d’esprit et de corps», appelé à la sagesse, à l’œuvre du Royaume de Dieu. La sainteté de ce peuple est un état qui doit être soigneusement protégée: «Sois sage et ne te salis pas ni les yeux, ni l’ouïe, ni l’esprit, ni les vivres, mais travaille de ta propre main, occupe-toi de te délier des ennemis de l’Esprit Saint» (Citation de la Parole de Dieu, le 15/28 août 1993).
La sainteté apporte la ressemblance avec Dieu: «cherchez à Me ressembler, et ensuite vous allez voir à qui vous ressemblez et vous allez vous réjouir» (citation de la Parole de Dieu, le 15/28 août 1993). La sainteté fait son œuvre dans l’âme du chrétien, selon la parole du Seigneur: en brisant ses idoles, en chassant l’envie et l’infamie. La sainteté n’est pas égoïste, elle travaille avec toute la communauté, en état de veille. Le chrétien ne mange plus et ne boit plus à la table du monde et aux carrefours, ou aux coins des rues, pour le plaisir du satan. Il ne reçoit plus rien des mains des sans Dieu, ne mange plus de charognes et ne boit plus de liqueurs enivrantes. Il évite comme le feu toute souillure, il fuit l’enseignement du monde, pris de la rue, en mélange avec les langues étrangères de Dieu ; il fuit la science de l’antéchrist, laquelle l’éloigne de la compréhension de la parole de Dieu, celle qui prend sa source du Ciel: il fuit l’enseignement des hommes aux visages cachés, car ceux-ci sont les serviteurs de l’enfer. Le chrétien travaille de ses propres mains les choses dont il a besoin et n’aime pas le luxe, la richesse, les plaisirs de ce siècle. Il protège ses enfants de l’enseignement qui vient par la fenêtre de l’antéchrist (la télé) et par les vanités du monde, pour qu’il puisse les donner purs à Dieu. Le chrétien se prépare pour les temps d’épreuves, quand césar va chercher de soumettre tout homme par le pouvoir de son argent. Le chrétien sage se laisse sous l’œuvre de la parole de Dieu, qui lui ouvre l’esprit et la sagesse et les yeux célestes, pour qu’il puisse voir les dangers qui l’entourent, lui et sa maison. Il ne se dissipe pas dans des vanités, mais il quitte les chemins et se met à veiller et à prier, accomplissant, de bon cœur, l’exhortation du Seigneur: «…reste dans ta petite maison, et travaille la sainteté sur toi-même, puisqu’il n’y a plus de temps pour sortir et se frayer un chemin parmi les morts […] et tu seras mis en place sur une terre nouvelle et dans un ciel nouveau, selon la promesse du Seigneur» (citation de la Parole de Dieu le 15/28 août 1993; Apocalypse, 20/11; II Pierre, 3/10). Le Seigneur scelle à paix sainte les promesses faites à Son peuple, qui L’aime: «…tu es peuple béni. […] Que la paix soit entre toi et Dieu, et que tu vives ainsi dans les siècles des siècles. […] Paix et patience sainte, paix sainte sur vous, Mes fils! […] Que le Saint Chrême de l’Esprit Saint coule sur vous et vous remplisse du pouvoir qui vient du travail de la sainteté. […] Paix et Jérusalem Nouvelle sur toi, peuple de la gloire qui vient de Moi ! Oh, Jérusalem, sois digne de ton nouveau nom, qui vient des cieux, car Ma gloire va t’accompagner et les nations connaîtront le peuple que J’ai béni» (citation de la Parole de Dieu le 15/28 août 1993).
Toutes les églises du monde ont le Christ, parce qu’elles Lui rendent témoignage de vive voix, mais elles L’honorent et Le montrent au monde tel qu’Il apparaît par leurs actes : le Christ est mort, crucifié et mis dans cet état devant la chaise d’en haut, dans le Saint Autel, chair et sang, Qui se tait toujours, cloué sur la croix, le visage tourné des hommes. C’est ainsi qu’elles L’ont et L’honorent, et c’est ainsi qu’elles Le montrent et Le donnent par la Sainte Eucharistie à leurs paroissiens.
Dans l’église la Nouvelle Jérusalem Christ est vivant et travaillant par la parole, et c’est ainsi qu’elle Le reçoit et c’est ainsi qu’elle rend témoignage devant les hommes: le Droit Juge assis vivant sur le trône de la croix et leur parlant toujours et les préparant avec le Corps et le Sang et la Parole vivante, pour Sa deuxième venue.
Voilà donc que Dieu, par Ses bénédictions et ses prophéties fait de l’Eglise la Nouvelle Jérusalem, une Eglise nouvelle, une Eglise vivante, qui est et qui sera une Eglise des saints.